Nous allons énumérer certains points ignorés par de nombreuses
personnes. Par crainte de nous attarder, nous nous limiterons simplement à
donner les références des Hadiths voire leurs sens si nécessaire :
q
Se
laver pour se rafraîchir ( en cas de chaleur, pour Janaba ou
autres nécessités ).
« Le
Prophète (Paix
et bénédiction
d'Allah sur lui) versait
de l’eau sur sa tête alors qu’il jeûnait
à cause
de la soif ou de la chaleur. »[1]
q
Le
rinçage de la bouche
ainsi que l’aspiration de l’eau par
les narines.
« ...
Insiste sur l’aspiration de l’eau ( par les narines)
lors des ablutions sauf si tu es en état
de jeûne. »[2]
A
savoir, si par accident lors des ablutions, la personne venait à avaler de
l’eau, ceci n’annulerait pas son jeûne.[3]
q
La
pratique des saignées (
el hijama ). On rapporte que :
« Le
Prophète a pratiqué une saignée alors qu’il jeûnait. »[4]
« Détestiez-vous
les saignées pour le jeûneur ? »
Il répondit : « Non, sauf par crainte de
faiblesse. »[6]
Il
en est de même en ce qui concerne le don de sang, il est préférable qu’il
ne le fasse pas dans la journée sauf si cela est vraiment nécessaire.[7]
q
Il est permis d’embrasser
sa femme ou de lui faire une caresse.
« Le
Prophète (Paix
et bénédiction
d'Allah sur lui)
embrassait et touchait ses femmes alors qu’il jeûnait
et il était le plus à même de se
retenir. »[8]
Remarque :
Ce Hadith étant Sahih, il annule toute interprétation comme l’énonce la règle
suivante : « Si la transmission est authentique, la raison en témoigne »[9]
Par
conséquent, si la personne a un écoulement de « Madhi »[10]
cela n’annule pas le jeûne mais nécessite le lavage de la partie ainsi que
le nettoyage à l’eau de l’endroit souillé. De plus cette personne doit
refaire ses ablutions si elle veut prier.
Cependant
s’il s’agit du « Mani
»[11],
les savants ont divergé mais selon la parole la plus vraisemblable le jeûne
n’est pas annulé, car selon un Athar[12],
on questionna Jaber ibn Zaïd sur un homme qui éjacula pendant le mois de
Ramadhan après avoir regardé sa femme avec un fort désir : « A-t-il
annulé son jeûne ? Non, répondit-il, qu’il continue son jeûne ».
q
Le
fait de se réveiller en état de pollution [13]
«... le Fajr se levait alors que le Prophète était
en état d’impureté majeur (« Janaba ») »[14]
Il
en est de même pour les femmes atteintes de menstrues ou de lochies
s’interrompant juste avant l’aube.
q
Il est permis de faire
le « Wissal » jusqu’au Souhour[16]
« Ne
faites pas le jeûne continuel ( el Wissal ). Si l’un
d’entre vous veut continuer, alors qu’il continue jusqu’au Souhour ».[17]
Quant
au Wissal que pratiquait le Prophète (Paix
et bénédiction
d'Allah sur lui) qui consistait à
jeûner plusieurs jours consécutifs sans aucune interruption, ceci est
particulier au Prophète et il n’est autorisé que pour lui.
q
Le
Siwak
( frottoir à dents ), le parfum, les
pommades, le noir pour les yeux (Khôl), le
Henné, les gouttes pour les yeux et
les oreilles ainsi que les piqûres
( injections non nutritives ) et avaler
sa salive.
L’origine
de tout cela est la permission car si cela était interdit pour le jeûneur,
Allah nous en aurait informé et de plus le
Prophète (Paix
et bénédiction
d'Allah sur lui) nous en aurait averti. Allah a dit
dans le Coran :
Traduction relative et approchée : " Et ton seigneur
n’oublie point."
S19 V64
·
Quant aux piqûres,
elles sont de deux sortes :
·
Pour ce qui est de la
permission du noir pour les yeux :
L’Imam
Chafi’i l’a autorisé ainsi que le « Prince
des croyants » dans la science du Hadith, el A’mach qui a dit : « Je ne connais
personne parmi nos amis (les savants) qui répugnaient (Makrouh )le Khôl pour
le jeûneur. »
Nous
allons énumérer les références de certaines réponses citées dans le livre
« Fatawa Siyyam » classées selon les grands «Mouftis » :[19]
Cheikh ibnou Baz ( les gouttes pour les yeux et les oreilles :
p. 43 ; avaler sa salive : p.38)
Cheikh ibn ‘Outheïmine
(le parfum : p. 43 ; le Hénné : p. 45 ; le Siwak : p.
39)
Cheikh ibn Djibrine ( la pommade : p. 41)
Abou Hajar
·
Est-il
permis à celui qui tombe malade (maladie temporaire) ou qui voyage pendant le
Ramadan de rompre le jeûne ?
Oui, Allah dit :
Traduction relative et approchée :
·
Qu’en
est-il des vieilles personnes, des malades (incurables) étant dans
l’incapacité de jeûner ?
Celui qui est dans ce cas
doit, par conséquent, donner à manger à un pauvre pour chaque jour non jeûné.
La preuve à cela réside dans le verset suivant :
Traduction
relative et approchée : "...Mais
pour ceux qui ne pourraient le supporter, il y a une compensation : nourrir
un pauvre." S2
V184
Et
ibn ‘Abbas (Qu’Allah l’agrée) a dit :
« Ceci n’est pas abrogé mais s’applique plutôt
au vieillard et à la vieille ainsi que le malade chronique, la femme enceinte
et celle qui allaite... »[20]
Il
faut donc savoir que la compensation (Fidya) fut abrogée pour ceux qui ont la
capacité de jeûner.
·
Qu’est
ce qui est le plus méritoire pour le malade et le voyageur, la rupture ou le jeûne ?
Si le voyageur ainsi que le
malade n’ont aucune peine à jeûner, le jeûne est préférable. Cependant,
s’ils peinent à jeûner, la rupture leur serait préférable (Afdal). La
preuve est extraite du récit dont le sens est le suivant : Lors des
batailles en compagnie du Prophète (Paix
et bénédiction d'Allah sur lui) pendant le Ramadhan,
certains compagnons jeûnaient et d’autres pas et nul ne faisait grief à
l’autre. Mais ils voyaient que celui qui avait la capacité de jeûner, cela
était mieux et voyaient que celui qui se sentait affaibli, la rupture lui était
préférable. [21]
Bien
sûr, une fois la situation passée (voyage ou maladie) le jeûneur doit
s’empresser de rattraper ses jours et ne pas attendre le Ramadhan prochain car
il ignore à quel moment la mort peut survenir...
·
Qu’en
est-il de la femme enceinte et de celle qui allaite ?
« Si
la femme enceinte craint pour sa personne et celle qui allaite craint pour son
enfant pendant le Ramadhan alors qu’elles mangent et qu’elles donnent à la
place pour chaque jour non jeûné à manger à un pauvre et qu’elles ne
rattrapent pas les jours non jeûnés.»[22]
Le fait qu’elles ne rattrapent pas les jours est l’avis le plus fondé, d’ailleurs il est celui d’ibn ‘Abbas et d’ibn ‘Omar et on ne leur connaît point de divergence parmi les compagnons.[23]
*[Que
doit faire l’homme qui s’est endormi sans savoir que la nouvelle lune fut
aperçue (il devrait donc jeûner le lendemain) et qui par conséquent ne jeûna
pas ce jour ?
*[Une
personne peut-elle rompre son jeûne car elle passe des examens ?
Rédigé par Abou Hajar
[1]
Hadith authentique. réf. le Sahih Sounane abi Dawoud n°2072
[2] Hadith Sahih ref. Sounane abi Dawoud .
[3] Voir la réponse de Cheikh
ibnou ‘Outheïmine dans Fatawa as Siyam p. 38.
[4]
Hadith Sahih Rapporté par al Boukhari et Tirmidhi. ref. Sounane abi Dawoud n°
2079.
[5] Voir la réponse du Cheikh
ibnou Djibrine, p.41 Fatawa as Siyam
[6] Hadith Sahih, al Boukhari.
[7]
Avis tiré du livre « El
Wajiz » de ’Abdoul ’Adhim al Badawi
[8] Hadith Sahih rapporté par
al Boukhari, Mouslim, abou Dawoud et Tirmidhi.
[9]
Tiré du livre as-Sabil.
[10] Le Madhi
est le liquide transparent apparaissant après l’excitation
[11] Le Mani est
le liquide spermatique
[12] Texte, récit d’un
pieux prédécesseur.
[13] A cause d’un rapport
charnel durant la nuit du Ramadhan ou bien à cause d’un rêve érotique.
[14]
Extrait du Hadith authentique rapporté par al Boukhari, Mouslim, abou
Dawoud et Tirmidhi.
[15]
Résumé de la réponse du Cheikh ibnou Baz, p. 51 « Fatawa siyam »
[16] C’est le fait de ne
manger qu’au Souhour uniquement
[17] Extrait du Hadith rapporté
par al Boukhari et abou Dawoud.
[18]
Voir la réponse du Cheikh ibnou ‘Otheïmine page 42 du livre « Fatawa
Siyam ».
[19] Toutes les « fatawas »
énumérées lors de ce travail sont des résumées, ne disposant pas
d’assez de place pour les écrire en totalité.
[20]
Sahih, voir « El Irwa /
912 » également dans Sahih al Boukhari .
[21]
Hadith Sahih de Mouslim et Tirmidhi n°574
[22] Sahih : voir ce
qu’a dit Cheikh El Albani dans El Irwa, vol. 4, p. 19 jusqu'à At-Tabari (
2758 ) et la chaîne est authentique d’après les conditions de Mouslim.
[23]
Pour celui qui désire approfondir ce sujet, qu’il retourne au livre Sifat
sawm an-nabi
fi Ramadhan,
d’après Salim al Hilali et ‘Ali Hassan el Halabi.
*Ce
qui est entre crochet est un ajout de oummou Yassir
[24] Traduction de la réponse
de cheïkh al ‘Otheïmine, Majmou’Fatawa (P.474)
[25] Traduction de la réponse
de cheïkh al ‘Otheïmine, Majmou’Fatawa ( P.492)