Chapitre 3:
L’équité
sur le plan affectif
Cependant l’homme
ne sera pas puni s’il porte plus d’affection (ou d’amour) pour une de ses
épouses par rapport aux autres, car il ne peut pas maîtriser son cœur. Ceci
est l’avis de l’imam ach-Chawkani dans « Neil al Awtar »
(6/371), ainsi que de la majorité des savants.
C’est
d’ailleurs à ce sujet qu’Allah -Le
Très Haut-
a dit :
Traduction relative et rapprochée :
« Vous ne pourrez jamais être équitables entre vos femmes même si
vous en êtes soucieux » S4
V129
Ibn Kathir
dit justement au sujet de ce verset : « C’est une réalité
tangible et quel que soit le désir des hommes, ils ne pourront être équitables
à l’égard de chacune de leur femme, car même si un homme consacre un jour
et une nuit à chacune d’elles, il y aura certainement une différence de
sentiments quant à l’amour et au désir ainsi que les rapports sexuels. Ce
verset était descendu sur ‘Aïcha, selon une version, car comme on le sait le
Prophète
-Prières et bénédiction d'Allah sur lui-
était équitable mais ‘Aïcha était celle qu’il aimait
le plus. »
Et à cet égard ‘Abdoullah ibn Yazid rapporte que
‘Aïcha a dit :
« Le Messager d’Allah -Prières et bénédiction
d'Allah sur lui-
,
partageait ses jours entre ses femmes équitablement et disait :
« Mon
Dieu, c’est mon partage de ce que je possède.
Ne
me blâme pas pour une chose que Tu possèdes et que je ne possède pas »
Ibn Kathir ajoute : « Il s’agit ici
du cœur. »
Notre Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
était donc équitable entre ses épouses, et ne
faisait pas de différence entre elles, mais malgré cela, il portait plus
d’affection à ‘Aïcha. Plusieurs Hadiths en sont la preuve.
Selon ‘Amr ibn al ‘Ass, il demanda au Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
:
« Quelle est la personne que tu aimes le
plus ? Il dit : « ‘Aïcha »
« Et parmi les hommes » Il dit :
« son père ».
Je lui demandai « Et après ? »
Il me répondit « ‘Omar ibn al Khattab »
Al Boukhari cite dans son Sahih
« Chapitre :
Le fait qu’un homme aime une femme plus qu’une autre »
Hadith n° 5218 : Ibn ‘Abbas a entendu ’Omar
ibn al Khattab dire, alors qu’un jour il se trouvait chez sa fille Hafsa :
« O ma fille ! Gares à t’identifier à celle dont les qualités
lui valent l’amour du Messager d’Allah -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
,
en voulant parler de ‘Aïcha, elle alla alors raconter cela au Messager d’Allah
qui en souria. ».
‘Aïcha rapporte : « Lorsque le
Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur
lui-
tomba malade (avant sa mort) il disait, « Où suis-je demain ? Où
suis-je demain ? » Parce qu’il voulait être chez ‘Aïcha ce jour
là, c’est alors que ses femmes lui autorisèrent à rester là où il
voulait, ce fut alors dans la chambre de ‘Aïcha, et c’est là qu’il
mourut et ‘Aïcha ajouta : « Il mourut le jour où il devait
être chez moi, et Allah prit son âme alors que sa tête était entre mon coup
et ma poitrine, et sa salive se mélangea avec la mienne. »
On rapporte également : « Parmi les
femmes du Prophète -Prières et bénédiction
d'Allah sur lui-
il y avait deux groupes, l’un
celui de ‘Aïcha composé de Hafsa, Safiya et Sawda, et l’autre de Oummou
Salama et les autres femmes du Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
.
Les musulmans sachant l’amour qu’il portait pour ‘Aïcha, attendaient le
tour de ‘Aïcha pour offrir un cadeau au Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
,
c’est alors qu’ils l’envoyaient toujours chez elle. Jusqu’au jour où le
groupe d’Oummou Salama, décida de parler et demanda à Oummou Salama de
s’adresser au Prophète -Prières et bénédiction
d'Allah sur lui-
de cette situation : « Dis au Prophète de s’adresser aux gens et
qu’il leur dise que celui qui
veut offrir quelque chose au Prophète qu’il l’offre dans n’importe quelle
maison de ses femmes. » Elle lui adressa alors ces paroles, mais il -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
ne lui dit rien. Elles lui demandèrent et elle répondit qu’il n’avait rien
dit, mais elles lui dirent : « Mais parles lui ! »,
elle lui parla de nouveau lorsque se fut son tour, mais il ne lui répondit pas,
elles lui demandèrent et elle dit : « Il ne m’a rien dit. »,
elles dirent : « Parles lui jusqu’à ce qu’il te parle ! »,
ce fut de nouveau son tour et elle lui reparla, et le Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
lui
dit enfin : « Ô Ommou Salama ! Ne me blesse pas en parlant
ainsi de ‘Aïcha, car par Allah ! La révélation ne m’est venue que
dans le lit d’une seule d’entre-vous (celui de ‘Aïcha) » elle lui
dit alors : « Je demande pardon à Allah, de t’avoir blessé
Ô Messager d’Allah ! »
Lors d’un voyage ‘Aïcha raconte: « Le
Prophète -Prières et bénédiction d'Allah sur
lui-
faisait
un tirage au sort entre ses épouses pour choisir celle qui devait partir avec
lui. Une fois, ‘Aïcha et Hafsa eurent la possibilité de partir avec lui.
Alors qu’il avait la coutume d’accompagner ‘Aïcha de nuit et de discuter
avec elle, Hafsa dit à ‘Aïcha : « Ne veux-tu pas essayer cette
nuit-ci mon chameau et me laisser essayer le tient ? » « Oui »
Répliqua ‘Aïcha. La nuit il s’approcha du chameau de ‘Aïcha sur lequel
il y avait Hafsa et passa le Salam avant de continuer le chemin avec cette dernière
(c’est à dire Hafsa). Et une fois le camp installé, ‘Aïcha se dit :
« Seigneur ! Fais que je sois mordue par un scorpion ou une vipère
avant de pouvoir dire quoi que ce soit au Prophète ! ».
Le
fait de céder sa nuit à sa coépouse est toléré :
Le Prophète -Prières
et bénédiction d'Allah sur lui-
savait se partager entre ses femmes, et Sawda qui
avait vieilli et qui voulait toujours rester la femme du Prophète dans cette
vie d’ici-bas et être aussi sa femme dans l’au-delà, avait cédé son tour
à ‘Aïcha, qui rapporte :
« Je n’ai jamais vu une autre femme que Sawda
bint Zam’a à qui j’aurais aimé m’identifier de par son noble caractère,
et son intelligence ».
Puis elle poursuivit : « Lorsqu’elle
devint âgée, elle céda sa nuit à ‘Aïcha en disant Ô Envoyé d’Allah
j’ai cédé ma nuit à ‘Aïcha. »
Le Messager d’Allah
-Prières et bénédiction d'Allah sur lui-
consacrait deux
nuits à ‘Aïcha : celle de ‘Aïcha
et la nuit de Sawda.
Suite de l'article : Chapitre
4
: Les
ambiguïtés autour de
la
polygamie
Hadith rapporté par Ahmad et dans les quatre Sounanes.
Sahih rapporté par at-Tirmidhi 3/46
Hadith Sahih rapporté par al Boukhari n°5217. Hadith Sahih rapporté
par al Boukhari n°2574.
Hadith Sahih rapporté par al Boukhari
Hadith rapporté par Mouslim n°1463.